Bruxelles, septembre 2019

Le 24 septembre 2019, à Bruxelles, discussion d’un groupe d’experts sur le sujet de l’enseignement de l’informatique en Europe.

La réunion est organisée par la DG éducation (DG EAC) et vise à préparer la feuille de route de la future commissaire Européenne qui attache une importance particulière à cette questions.

Les objectifs de la réunion (en Anglais, convocation officielle) :

Aim of the meeting

The aim of the meeting is to:

  • Explore the current state of the art of computer science education in Europe
  • Discuss how the European Commission could support a ‘EU Computer Science for All’ initiative aimed at raising awareness on the importance of this discipline/subject
  • Establish a set of priorities where the Commission could support member states in maturing their policies on Computer Science Education.

DG EAC organised a one-day expert meeting on Computer Science Education in Europe. The aim of the meeting was to gather expert opinions and insights on the main issues at stake regarding Computer Science (or Informatics) education in Europe. Nine European experts joined the EAC digital education team in this discussion.

This meeting stems from an understanding of the relevance of digital issues in education, and from a political mandate that the European Commission has to support the development of digital skills at all levels.

The president elect made a clear reference to the political willingness to update the Digital Education Action Plan. In her political guidelines, she states that “Digital literacy has to be a foundation for everyone”. The Commissioner designate Mariya Gabriel affirms that there is a need to focus on “digital literacy, computer science and informatics for all, so that children and young people understand and deal critically with digital technology”.

Compte rendu réunion Bruxelles septembre 2019. Par cdlh

  1. Réunion Europe le mardi 24 septembre. Présents : 4-6 personnes pour la DG Education, 6-8 « experts » représentant le Danemark, l’Allemagne, l’Italie, l’Irlande, les Pays Bas, la Pologne, l’Autriche et la France. Notons aussi que le SEPIS et Informatics Europe étaient représentés.
  2. Le but est de donner des éléments à la probable future commissaire européenne Mariya Gabriel. MG est Bulgare, a déjà été commissaire européenne à l’innovation et est une grande fan de la EU code week . Elle a déjà annoncé qu’elle voulait faire de l’informatique (computer science) une science enseignée à tous.
  3. Réunion intéressante avec Enrico Nardelli (Informatics Europe) qui insiste sur l’importance de choisir le mot informatics. Notre collègue autrichien est contre… en Autriche, Informatik a l’air d’être un équivalent de « word pour les nuls ». J’interviens pour dire qu’à mon avis ce n’est pas l’enjeu premier (au fond, la bagarre est entre computer science et informatics… ils ont la chance de ne pas avoir le N-word qui traine).
  4. Un enjeu de taille concerne les raisons pour lesquelles on enseigne l’informatique. Selon un rapport européen[1] sur le computational thinking on voit deux familles. Les pays (dont la France) qui mettent en avant l’économie et les emplois. Les pays du nord (Allemagne, Danemark) pour lesquels c’est surtout une question de libertés. Selon Kant, on n’est libre que quand on sait prendre ses décisions seul. Et une personne qui ne connait pas l’informatique n’est, pour nos voisins du nord, pas libre.
  5. Le grand absent : le Royaume Uni. Pas tout à fait parce que l’Irlande du Nord était présente[2]. Mais l’absence du Royaume Uni fait de la France sans conteste le leader européen sur ces questions. D’autres pays peuvent faire mieux mais leur politique éducative fédérale ou une taille trop modeste nous interdit de les prendre pour modèles. Curieusement, le pays qui s’affiche comme modèle est la Pologne. Mais lorsque notre collègue Polonais a détaillé certains de ses instruments j’ai jugé que nous étions loin devant.
  6. En fin de réunion, les propositions… j’ai surtout insisté –et je n’étais pas seul- sur la nécessité d’encourager la recherche–y compris financièrement (se rappeler que MG risque d’avoir l’éducation et la recherche, donc un « ministère » imposant. La recherche en didactique, mais aussi la création d’un réseau européen (de type NoE) sur ces questions.
  7. Mais le gros sujet a été la formation des enseignants. Tout le monde est conscient que c’est là que ça va se jouer (curieusement l’achat de 3 milliards d’euros de tablettes n’est pas dans les cartons de l’Europe). Peu d’idées révolutionnaires. Une proposition à suivre (Informatics Europe) : celle de proposer que l’Europe fasse du 1 pour 1 et soutienne avec un euro un euro investi en formation des enseignants. Et l’Europe doit suivre le principe de subsidiarité : la Formation des enseignants et l’importance qu’on attache à celle-ci est clairement un enjeu national.

[1] https://ec.europa.eu/jrc/en/computational-thinking

[2] Oui, d’accord, il y avait un autre Britannique dans la salle…